En 2018, les recrutements cadres s'annoncent au plus haut niveau. Les professionnels du recrutement estiment d'ailleurs le nombre de postes à pourvoir à 800 000 par an. Une aubaine pour les 8.9% de demandeurs d'emploi en France ?
Oui et non ! Il reste un écart important entre les niveaux de qualification disponibles et ceux attendus par les entreprises. Déjà les secteurs du bâtiment, de la restauration, des services à la personne et de l'informatique peinent à recruter.
Si à cela on ajoute la nécessaire évolution des métiers liée à la numérisation de la société, nous savons aujourd'hui que 60% des métiers qui seront exploités en 2030 n'existent pas encore. Les métiers peu qualifiés sont dores et déjà en déclin au profit de métiers très qualifiés, du numérique notamment.
Autant dire que le marché de l'emploi va devenir très tendu à partir de cette année, et que bon nombre d'entreprises vont rencontrer des difficultés pour attirer les talents nécessaires à leur développement.
Dans ce contexte, le 1er avantage de la mobilité interne est donc de dépasser les tensions annoncées du marché de l'emploi en se dotant de compétences adaptées à ses besoins.
Si l'entreprise se tourne davantage vers les talents dont elle dispose en interne, en les formant et en les accompagnant, elle agit alors sur l'implication des salariés en donnant de la reconnaissance et des perspectives valorisantes. C'est là le 2ème avantage de la mobilité interne.
De plus, si les salariés ont la possibilité d'évoluer en interne, que ce soit en responsabilité ou sur un nouveau métier, nous sommes alors face au 3ème avantage de la mobilité interne, en l'occurrence celui de la fidélisation des talents à long terme. Les compétences restent dans l'entreprise et s'y développent.
Dans cette mesure, les collaborateurs se montrent satisfaits et peuvent véhiculer une image positive de leur employeur. Le 4ème avantage de la mobilité interne est donc de participer à l'attractivité de l'entreprise et de donner à d'autres l'envie de s'y intéresser, qu'il s'agisse de potentiels collaborateurs ou de futurs clients.
L'intégration dans les nouvelles fonctions est également facilitée, si tant est qu'elle soit bien accompagnée au niveau du développement des compétences techniques. Le collaborateur promu est déjà familier de la culture d'entreprise. C'est le 5ème avantage de la mobilité interne.
Par conséquent, le risque d'erreur de recrutement est relativement bas, surtout si l'employeur a pris soin de faire évaluer le potentiel du ou des collaborateurs identifiés. Le 6ème avantage de la mobilité interne est donc de limiter le turnover et le coût de remplacement en cas d'échec.
Et enfin, si développer les compétences d'un collaborateur sur de nouvelles fonctions constitue un coût de formation, le recrutement reste réellement peu coûteux puisqu'il n'y a pas de frais de recherche et de sélection à engager. C'est bien le 7ème avantage de la mobilité interne : les dépenses sont consacrées au développement des compétences utiles à l'entreprise et à son développement.
S'il y avait un 8ème avantage à la mobilité interne ce serait bien d'être en capacité d'adapter les compétences aux besoins du marché et aux évolutions de la société. Cela suppose un peu de prospective de la part des dirigeants et des DRH, car effectivement comme nous l'avons vu plus haut 60% des métiers de 2030 restent à créer.
La mobilité interne serait-elle un facteur d'innovation sociale et économique ?
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